Dans le monde entier, de nombreuses pratiques populaires témoignent de la capacité de personnes et de groupes à investir le champ du droit en vue de favoriser au mieux leur autonomie et le mode de vie auquel ils aspirent : mouvements collectifs d’utilisation et de revendication de droit(s), résolution pacifique de conflits de proximité (médiation...), organisations démocratiques communautaires, actions para-juridiques de formation... Ce programme vise à faire connaître et valoriser un certain nombre de pratiques populaires de droit des Suds et des Nords qui se caractérisent par une véritable appropriation du droit par les populations au service de leur autonomie et leur développement. Elles recouvrent, comme indiquées précédemment, des mouvements collectifs d’utilisation et de revendication de droit(s), des formes de résolution pacifique et extra-judiciaire de conflits de proximité (médiation...), des modes d’organisations démocratiques communautaires, des actions para-juridiques de formation... L’analyse de ces pratiques montre que l’usage du droit comme outil d’autonomie et de développement favorise deux phénomènes : l’émergence de dynamiques locales entre les personnes collectivement impliquées dans une lutte ou une action juridique donnée ; un support d’échanges et de solidarités à l’échelle de la planète, entre tous ceux qui luttent et qui agissent pour leurs droits. Ainsi, au niveau local, en Afrique, en Amérique latine, en Asie mais aussi en Europe, les pratiques populaires de droit proposent et expérimentent de nouveaux modes de relations sociales, renvoient à des formes originales de solidarité, de responsabilité et d’organisation collectives pouvant, en elles-mêmes, constituer des objectifs à atteindre et des modèles à reproduire ou à adapter. A l’échelle de la planète, les pratiques populaires de droit invitent à des solidarités plus larges, notamment entre les Nords et les Suds, autour de valeurs humaines et d’une pédagogie d’action communes, qui, quelque soit le contexte, visent à faire des personnes des actrices de droit(s) à part entière, capables de faire apparaître leur point de vue, de revendiquer ce qu’elles veulent faire valoir dans la situation où elles se trouvent, de repérer leur capacité juridique, personnelle et collective, à agir et changer le cours des choses. Ce programme poursuit trois objectifs : démontrer le rôle que le droit peut jouer en tant qu’outil d’autonomie et de développement, quand les personnes concernées se l’approprient véritablement ; montrer que l’utilisation du droit comme outil d’autonomie et de développement peut constituer entre les personnes, les groupes, une forte valeur d’échanges et de solidarités ; amener les personnes à relier les expériences vécues à travers le monde à leur quotidien, à interroger leur propre relation au droit et leur capacité à l’utiliser et devenir des acteurs de droit à part entière. Vous pouvez accéder ici au document de présentation du projet EAD. |